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Mellyann
26 février 2006

Musique du Diable

Je viens de lire dans mon magazine préféré de guitare que notre Pape avait déclaré (comme tant d'autres avant lui) le rock d'essence diabolique. J'ai l'impression de faire un retour en arrière fulgurant. C'est sur que s'il a prit comme référence des groupes de métal extrème comme Cradle of filth ou Samaïn, ça a dû lui faire dresser les cheveux sur la tête. Je ne crois pas qu'il soit un amateur de hard-rock.

Savez-vous d'où vient cette légende du rock diabolique ? Non pas de toute l'imagerie grand-guignol des métalleux, c'est surtout de la provocation et de la mise en scène, mais tout simplement du solfège. Le si rigide et sérieux solfège sur lequel des générations entières de musiciens ont souffert.

Seule la grande musique classique faisait loi aux origines. Il y avait des gammes et des tonalités à respecter, et quiconque en sortait choquait les oreilles. A la grande époque, certaines âmes sensibles pouvaient s'évanouir à l'écoute d'un intervalle de notes hors-gamme. Certains compositeurs pouvaient tomber en disgrâce s'ils se montraient trop iconoclastes.

Puis le blues est apparu, dans l'amérique profonde, à peu près au début du 20eme siècle. Le blues utilise des gammes assez spécifiques, comme la gamme de La pentatonique mineure. Jusque-là, rien de bien méchant. Mais quelques bluesman découvrirent dans cette gamme un Mi bémol qui n'appartenait pas à la gamme, la célèbre blue-note n°1. Située à trois tons de la tonique, elle est un intervalle de quinte diminuée, appellé le triton. Le triton a longtemps été considéré comme un intervalle satanique. C'est pour cette raison que cette blue-note est la marque de fabrique du blues, la musique du diable. Pour bien comprendre, n'oubliez pas quel était le contexte de l'époque, et que le blues a donné naissance au rock.

Une autre légende entretint ce rapport de la musique blues-rock au diable. Un bluesman dont j'ai malheureusement oublié le nom, affirmait avoir une nuit s'être rendu à un carrefour, dans un endroit désert, et que là, il avait vendu son âme au diable en échange d'une parfaite maitrise de la guitare.

Tout cela mis bout à bout, les légendes, les mises en scène, les leçons moralisatrices d'esprits "bien-pensants", ne pouvait que renforcer cette idée. On peut en rire, mais je trouve troublant qu'en 2006, au 21ème siècle, le Pape y croit encore dur comme fer. De là à ce qu'il remette sur pied l'Inquisition, il n'y a qu'un pas.

Je vous laisse, je vais aller risquer l'excommunion par l'écoute d'un peu de Métal.

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Mellyann
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